Film: We Own The Night

Frederico () a dit:
Je ne suis pas tellement sûr de ce que je pense de ce film et je comprend qu'il ait soulevé des débats houleux.

J'ai une certitude par contre: la séquence en voiture TROUE... LE... CUL...


Charles-Antoine () a dit:
Mafia, drogue, famille, ambiance clanique, amitié fraternelle, homosexualité refoulée, on est clairement dans les thèmes porteurs de cette fin d'année 2007 (cf. Eastern Promises, American Gangster).

Sans aucun doute le meilleur des trois films de Gray. Les deux scènes de "famille" du début posent bien le contraste autour duquel vont se nouer les enjeux du film. Vous connaissez mon éternel refrain: D'un côté le chaos de la foule multiculturelle à dominante féminine avec ses danseuses à poil et la famille d'adoption. De l'autre, la famille "uniforme" masculine portée par les liens de sang. Seulement voilà, tout cela n'est pas aussi viril qu'on voudrait le faire croire et la pérennité des valeurs et de l'ordre wasp vont rapidement reposer sur le frère hybride (Pheonix), seul personnage capable de passer d'un milieux à l'autre, d'une fête à l'autre, seul à même de côtoyer une femme sexuée ancrée du côté de la mère et les épis (décidemment motif récurrent cette année) enfumés de la nature sauvage où son adversaire trouve refuge...

On passera vite sur le rôle du père, sur la transmission symbolique de son arme, sur la place administrative que le personnage de Whalberg peut enfin revendiquer suite à l'accession de son frère à la masculinité hégémonique... pour souligner que si le film célèbre en effet d'une part les liens de sang pour condamner l'adoption et les familles de substitution (contrairement au Cronenberg), et cela de la manière la plus odieusement naturalisante qui soit (l'adversité du monde finit toujours par distinguer le héros naturel par opposition au dirigeant officiel...), il insiste d'autre part sur le caractère initialement composite de ce héros, sa liberté, et le prix de son avènement: le renoncement à la femme, figure fantomatique qui vient le hanter jusqu’au moment de l'ultime déclaration d'amour que lui fait son frère, ce dernier se retrouvant simultanément libéré du modèle paternel et de ses refoulements homophobes…

On rejoue en somme ici l'éternel rivalité entre le héros officiel et le héros hors-la-loi, mais avec une caractérisation plus audacieuse qu'à l'accoutumée. Enfin, une mention pour une des plus belles poursuites automobiles de ces dernières années.


Jean-Luc () a dit:
J'hésite un peu avec 4


Laurent () a dit:
Un formidable hommage aux films de flic italiens fin 70s-début 80s, avec un scénario incroyablement linéaire! A la fin, quand le vilain garçon devenu flic parce que papa commissaire il est mort sous ses yeux (et que son frère chef de la police - [si!] est en fait une grosse tarlouze traumatisée) pénètre, gun à la main, dans les hautes herbes où s'est réfugié le salopard de russe moustachu (neveu de son propre «mauvais» père adoptif) et qu'il nous le sort avec force grimaces macho, la salle est partagée entre éclats de rire et consternation. Moi je me suis franchement bien marré tout du long, me délectant de tous ces lieux communs enfilés les uns derrière les autres et le côté mécaniquement répétitif des «grandes séquences de disco à la Carlito's Way» (ne vous laissez pas aveugler par les deux formidables plans d'ouverture…) ou de «family epic à la Parrain»: en fait, tout le temps la même levée sur les drums avant le démarrage des images et on plie bagage trop vite après trois plans (absence complète de sens lyrique, bien pire que le Scott c'est dire!)

En un mot, LE film de genre sympa de l'année! A voir absolument en VF (ce que je n'ai malheureusement pas fait!)




Robert () a dit:
Fin assez abjecte mais quelques belles scènes et un score magnifique du trop rare W. Kilar