Lolo se moque un peu des mafieux venus de la montagne, mais c'est pour moi pratiquement le meilleur moment du film. "Ils sont décendus de la montagne" c'est Beowulf tout d'un coup! ça prend une autre dimension! Ce qui me gène c'est qu'il n'y aucune jouissance de conteur chez Cronenberg. On a un peu l'impression que pour lui raconter des histoires c'est un peu dégeulasse et donc qu'il s'échine à désamorcer tout ce qui pourait pimenter le récit. Du coup, le tout est sur auto-pilote et on s'en fout un peu. C'est bien à part ça, c'est sobre, c'est solide, mais c'est juste pas excitant. What's up with the Tchetchens btw? Pour butter un type il viennent avec des ouvre-huîtres? J'ai rationnalisé ça en me disant que c'est des coupe bulbe pour la récolte d'opium... mais quand même wtf? C'est pas comme si ils avaient l'avantage de la surprise en débarquant en costard dans un bain turc. |
Je trouve que l'analyse de Lolo sur la refondation de la famille met en plein dans le mil. J'ai une légère préférence pour "History of Violence", plus ambitieux et réussi à de nombreux égards (crescendo dans les actes de violence, capacité du film à signifier la monstruosité du père tout le réintégrant dans la sphère familiale, rapport au fils...). "Eastern Promises" est plus romantique, plus chaste aussi, et moins tragique dans sa vision matérialiste du rapport amoureux... au point où la ressemblance physique de l'oncle et de la mère préfigure presque le couple vielli, mais appelé à se réunir, formé par Watts et Mortensen. A voir. |
3 et demi |
Bon thriller maffieux Poursuit, toujours aussi peu habilement (mais qui veut de la subtilité dans un genre où des types descendent de leur montagne pour venger leur frère égorgé sur une chaise de coiffeur, pour finir par se faire trucider dans un hammam par un super-killer à poil - évidente meilleure séquence), mais avec un point de vue tout aussi provocateur, les préoccupations du précédent Mortensen/Cronenberg sur le pourrissement des valeurs claniques de l'identité mâle… en fait c'est celui qui maîtrise le mieux les codes du passé qui les mène à leur disparition, tout en remédiant entre-temps à leur «déchéance» (le devenir-pédé, violeur, tueur d'enfant…) A titre privé, c'est bien la reconquête de la famille sous une forme bourgeoise (vs sa définition comme clan: l'ambiance faux-cul de la festivité continuelle au restaurant; l'adresse du village en Ukraine où il ne fait plus bon revenir…) que racontent ces deux films: Homme bien membré qui révèle, sous l'apparence du gros vilain, une âme de gentil protecteur + Maman zentille et blonde qui passe de thon stérile et larguée à nounou idéale. Un bon “soldat” confronté à des parrains de plus en plus corrompus et piétinant les codes d'honneur: ce canevas est en fait plus proche du yakusa eiga - période contestataire fin 60s - que du film de gangster US… |
bon alors c'est vrai qu'il faut trouver l'acteur qui peut/veut jouer la scène dans les bains "russes"... deux étoiles rien que pour LUI ! |
Je surnote, plutôt 2 et demi, pour le jeu de Mortensen et de l'acteur jouant le père mafieux, qui fait froid dans le dos avec si peu de choses... Mais sinon, c'est plutôt mou, pas d'idée visuelle renversante, des dialogues, encore des dialogues, en champ/contrechamp. Peut-être une plastique "picturale" plutôt que cinématographique? je pense à la scène de tatouage, p. ex. |