Film: The Bourne Ultimatum

Charles-Antoine () a dit:
Le film le plus ju-bi-la-toire de l'année! Intense suspens, montage epileptique, cadrages ahurissants. L'histoire d'un Terminator inconscient qui cherche à se reprogrammer, confortant ainsi la thèse selon laquelle seule la technologie douée d'un libre-arbitre peut prétendre à la virilité, à une vraie subjectivité masculine (incroyable face à face des tueurs sur le toit qui déconstruit la violence barbare du second film, lors de l'achèvement du personnage de Karl Urban).

De plus, enfin une "trilogie" réussie, après les déceptions arachnéennes, matricielles et piratiques... La qualité de la série va d'ailleurs croissant, ce dernier film recyclant avec brio et intelligence un certain nombre de motifs et de scènes des deux premiers opus.

Un film pour Raymond Bellour enfin, puisqu'il s'agit sans doute du récit le plus ouvertement oedipien depuis "North by Northwest": après avoir accepter la castration (l'autorité du "bon" père) et rejeté les deux mauvais pères du système, Bourne (qui passe du réseau - "web" - à la naissance et inversement) peut enfin se sublimer, chercher à sortir du liquide amniotique matricielle et rediriger ses pulsions libidinales de la mère vers la jeune femme interprétée par Julia Stiles, objet légitime de convoitise (merveilleuse scène de l'échange de regard à la suite de sa teinture de cheveux qui répète celle avec Franka Potente dans le premier).

Le discours, bien que très schématique il est vrai, procède de la même logique que celle de Robocop où un homme-machine s'affranchit de sa part machinique pour finalement constater qu'il a toujours été une machine...


Laurent () a dit:
J'enlève la quatrième étoile, totalement méritée pour ce chef d'œuvre sur le traumatisme de l'homme contemporain en plein cauchemar technologique, à cause du discours qu'on dirait écrit à Ramallah… vraiment trop caricatural…