Film: Letters from Iwo Jima

Frederico () a dit:
Je sous-note légèrement. Je trouve le film un peu sur-écrit, rajoutant des éléments inutilss voir déplacés à des événements qui n'en avait pas besoin. Je pense au burlesque du seau de merde, à Nishi qui reprend le moto de la lettre, aux séquences contemporaines qui ouvrent et ferment le film (spécial bullshit award pour la pluie de lettre), etc. Mais globablement c'est quand même solide, bien ficelé et assez beau avec cette dégradation de l'image au fil du temps.


Laurent () a dit:
Vraiment étonnant que Spielberg ait produit ce film si antinomique à son Soldat Ryan… y compris dans sa figuration de la bravoure, ou celle de la responsabilité des élites. Nuancé aussi, dans la manière dont les héros les plus représentatifs de la tradition valeureuse-seppuku (le Baron Ishi, le général) sont finalement ceux qui ont déjà frayé avec la culture occidentale, autant sa technologie aux pouvoirs dévastateurs (du colt au pilonnage du camp par l'armada aérienne) que sa culture de masse (sports, vedettes de cinéma).

Parmi les films américains contemporains traitant de la mémoire et de l'histoire, il faudra certainement distinguer les œuvres pénibles prétendant re-montrer la réalité vue par les témoins directs (Titanic, Ryan, dont les flashes back sont lancés par l'œil même des survivants) de ceux, nettement plus profonds, qui ancrent leur évocation du passé dans le cadre d'une enquête, même si celle-ci est une pure mise en scène (les deux Iwo Jima d'Eastwood, mais aussi, sur un plan plus intime, son Bridges of Madison County, voire le premier Sofia Coppola).

En fin de compte, c'est ce genre du «mélodrame de la perte tragique, mais honorable, ainsi que peuvent en témoigner les générations suivantes» qui paraît le mieux réussir à Eastwood.


Vincent () a dit:
Peut-être dû à une vision sur petit écran? Au fait que j'étais un poil fatigué? Je me suis quand même ennuyé par moments... tout en étant fasciné à d'autres, par l'ampleur du film. Y a quelque chose qui cloche au niveau du rythme, à mon goût.

Belle structure narrative également. Décidément, c'est le grand retour des récits ouvertement rétrospectifs, mémoriels, avec enchâssements de voix.

J'irai peut-être jusqu'à 3 étoiles, va savoir...