![]() ![]() ![]() ![]() Chevalier L’autre grequerie du festival est une comédie satirique particulièrement savoureuses sur un petit groupe de quadra et plus qui, en croisière, décident de se livrer un jeu de notation permanente de tout pour déterminer qui est le meilleur d’entre eux. L’idée scénaristique est tellement simple et l’efficacité comique tellement forte sur toute la durée du film qu’on ne peut que tirer son chapeau et mettre quatre étoiles. Léger bémol sur la résolution mais voilà. ![]() ![]() ![]() Back Home Un autre film minimaliste roumain sur un trentenaire écrivain qui retourne dans sa ville natale. La structure est extrêmement simple, une série de rencontres/discussions sur une période de 24 heures qui tournent à peu près toutes à l’aigre ou au moins au grinçant. Si au début c’est plutôt drôle, le film prend lentement un tour plus sombre pour aller jusqu’à un truc assez violent (à un niveau symbolique) sur les rapports de classe et les rapports hommes-femmes. Cemetery of Splendour Le nouveau Weerasethakul et une fois de plus un film totalement libre, étonnant collage entre scènes potentiellement rêvées et où la parole devient portes béantes sur des réalités alternatives. Il y a également des passages avec une lumière en constante mutation qui sont littéralement extraordinaire. Après, ça reste une forme distendue dont les incongruités ne sont pas toujours heureuses (ici, des références à la pop culture américaine). Le trésor Film minimaliste de Porumboiu sur deux voisins qui partent déterrer un hypothétique trésor dans le jardin du grand-père d’un des deux. Très drôle si on aime les gens qui s’engueulent et la conclusion fabulesque est particulièrement savoureuse. The Lobster Pas un grand fan de Canine aka Dog Tooth du même réalisateur grec, je dois avouer que j'ai goûté cette dystopie d'un humour noir terrible. Il y a un côté film sociologique sur une société cauchemardé qui est très étonnant et un discours terrible sur les normes, autant dans la structure sociale dominante que chez ceux qui, les contestants, ne sont que les gardiens d'autres normes. On regrettera peut-être que la densité comique va en s'amenuisant. Veteran Blockbuster koréen mêlant comédie d'action et thriller sur fond social (mort d'un chauffeur poids lourd ayant réclamé des impayés). Remarquable inventivité dans la chorégraphie des combats (on pense au meilleur de Jackie Chan!) et bonne efficacité de la comédie potache... je mets trois étoiles dans le doute mais, projeter bien tard après une courte nuit, j'ai raté un très gros bout du film... Vers l'autre rive Histoire de fantôme de Kiyoshi "Tokyo Sonata" Kurosawa sur un mode étrange. Une veuve voyage avec son fantôme de mari pour aider des gens à faire leur deuil tout en faisant le leur. C'est assez beau et avec des passages d'une très grande élégance de mise en scène (les apparitions et disparitions étant produits principalement par le montage), mais il faut bien dire que pour moi ça n'a pas scoré très haut au lacrymomètre. L'étage du dessous Sorte de post-noir roumain. Une femme meurt dans un immeuble et un voisin enquête... ou pas... mais qu'est-ce qu'il fout? Et qui l'a tué cette femme pour finir? Etrange et assez drôle, mais si on en ressort avec le sentiment qu'il y a un truc qu'on a pas compris... peut-être qu'il y a au coeur du récit une différence générationnelle dans le rapport à la police entre ceux qui ont grandi sous la dictature et ceux qui ont grandi après? ![]() ![]() Afternoon Tsai Ming Liang veut faire un supplément DVD pour Stray Dogs en filmant une discussion entre son acteur Lee Kang Sheng et lui. Pour finir, cette discussion de 2 heures en trois (4?) plans fixes prend est devenu un film en soi. Document étonnant sur une des relations auteur-muse les plus singulière du cinéma (et du théâtre car ils ont fait des pièces aussi). On y apprend entre autre que Tsai ne fera jamais de film sans Lee et que ça fait des années qu'ils habitent ensembles (le film est d'ailleurs tourné dans une ruine qu'ils ont acheté à la campagne et partiellement retapé). Another Way Trajectoire de deux jeunes coréens voulant se suicider ensembles sous les poids accumulés de leurs circonstances et de leur sentiment de culpabilité. Assez rondement mené si on peu dire et ça a le bon goût de se finir de façon pas trop dégueulasse. Chronic Film assez beau sur un infirmier qui assiste des personnes en fin de vie à leur domicile. Malheureusement, le récit et sa résolution ne sont pas à la hauteur des acteurs et de la mise en scène. Clever OFNI Uruguayen sur un bodybuilder, car tuner, fan de kung-fu et divorcé qui part en quête d’un mystérieux artiste qui fait vraiment super bien les flammes sur les carrosseries. L’idée de comédie de base, c’est qu’en ville il est le mad guy in a straight world, mais dès qu’il part loin de la ville, il devient le straight guy in a mad world. C’est assez rigolo même si le comique est plutôt basé sur les tronches et l’incongruité que véritablement construit. Mekong Stories Jolie exposition d’un groupe de jeunes pauvres vivants de petits boulots. La forme tenue du début cède le pas, après un épisode central loin de la ville, à une forme plus lâche mais pas forcément moins intéressante. The Blue Hour Ce film thaïlandais mêlant des éléments de thriller, de coming of age gay et de film de fantôme est dur à noter. C’est objectivement chiant et pratiquement incompréhensible vu que la trame de thriller est à trous et qu’une très grosse portion du film et de nature ambiguë (rêves? fantômes? hallucinations?), mais il y a certaine séquence de tension qui marchent extrêmement bien dans un registre un peu Lynchien. The Event Documentaire sur le putsch de Moscou (tentative foirée de coup d’état en 1991 par des communistes opposés aux réformes de Gorbatchev) composé uniquement d’images d’archives des manifestations qui eurent lieu à Moscou et Leningrad ainsi que de la mise sous scellés des bureaux locaux du parti communiste. Il y a un truc assez fort sur les mouvements de masse et l’accumulation des discours de tribuns. Jeruzalem Je surnote un peu ce nanar’ d’horreur israélien. L’argument c’est que tout le film est vu par les google glasses de l’héroïne. C’est donc du proto subjectif sur toute la durée du métrage (proto car parfois on lui pique ses lunettes, où elle les perd ou elle les pose, etc). Ce gimick fonctionne étonnement bien et le film joue avec cette contrainte de façon assez… sinon élégante, au moins efficace. Après, le scénario est assez faiblard, l’acteur du premier rôle masculin est vraiment pas bon, les effets spéciaux digitaux sentent bon le garage, mais c’est contrebalancé par le contexte original d’une Jérusalem à la fois multi-culturelle et histoire vivante et par la prestation pleine d’énergie et de fraîcheur de la copine de l’héroïne qui, à cause du dispositif, est l’actrice que l’on voit le plus. Right Now, Wrong Then Deux variations autour d'un réalisateur venant présenter un film dans une ville de province où il fait la rencontre d'une jeune femme qu'il tente de séduire. On l'aura compris, c'est le Hong Song Soo de l'année (cette fois avec une superstar locale dans le rôle principal). Plaisant, mais pas un très grand cru. Sayônara Un post-apo japonais en mode apaisé. Une femme d'origine sud-africaine attend dans sa maison de campagne d'être choisie pour être évacuée d'un japon irradié. Adapté d'une pièce de théâtre du même réalisateur (Kôji "Au revoir l'été" Fukada), une des particularité qui s'avère sans grand intérêt et qu'un rôle secondaire est tenu par une androïde. Terme plutôt pompeux pour dire: marionette téléguidée très chère. La résolution fait penser au milieu de A.I. en plus extrême, puis se clôt d'une façon qui se voudrait poignante mais est plutôt ridicule. Tharlo Portrait fictionnel d’un berger tibétain ayant vécu toute sa vie dans la marge de la société mais se faisant rattraper par la patrouille (carte d’identité, rencontre avec une citadine tibétaine). La structure est pas mal là aussi, les (més)aventures de Tharlo loin de son paturage (1ère moitié et troisième quart du film) sont coupées par un gros bloc montrant son travail quotidien ce qui donne le temps, à lui comme à nous, de réfléchir sur sa condition jusqu’à ce qu’une goutte fasse déborder le vase et lui pousse la main. Malheureusement, la résolution est trop aigre à mon goût. Beau noir et blanc et belle mise en scène fait de plans-séquences fixes. ![]() Why Me? Ça devrait être un thriller politique basé sur des faits réels (un jeune et ambitieux procureur roumain chargé d'une enquête anti-corruption présentée comme étant du tout cuit réalise qu'il est peut-être l'instrument de magouilles qui le dépassent), mais ça ne tient pas trop la route et ça vire à l'hagiographie. Un film probablement rendu possible par le fait qu'entre les événements (2002) et aujourd'hui, un grand ménage à eu lieu au seins des nombreuses polices secrètes roumaines. The Garbage Helicopter Comédie neurasthénique sur deux frères et une soeur gitans qui traversent la suède pour ramener une horloge à leur grand-mère. Ça se laisse regarder, c’est encore assez marrant, mais c’est un tout petit machin. Une étoile sévère. Box Film roumain avec une histoire bien éculée d’apprenti boxeur à qui on demande de se coucher. L'intérêt du film vient de la danse de séduction qu'il opère auprès d'une femme mariée plus âgée que lui et actrice en crise. Meh. H. Belle facture pour une sorte de post film de zombie, mais l'intrigue demeure totalement incompréhensible, potentiellement par manque de références en matière de culture classique (le H. du titre renvoie à Homère dont des citations ouvrent et closent le métrage). ![]() Necktie Youth La jeunesse post-apartheid de jo-burg s'ennuie... nous aussi. Virgin Psychics Un autre Shion Sono bien naze sur un scénario totalement idiot de lutte entre des super héros improbables. Ça à trois mérites: 1) Ça ne se prend pas trop au sérieux 2) C’est assez glauque que le film soit composé à 80% d’actrices en tenues sexy (particulièrement quand un bon nombre sont des métisses qui ne savent pas jouer), mais à la fois il y en à deux ou trois qui sont vraiment très mignonnes! 3) Sometani, qu’on a plutôt vu en ado taciturne dans ses films, livre ici une performance de comédie tout en surjeu et mimiques qui est assez rafraîchissante. ![]() Tag Shion Sono en auto-pilote (de drone). Un truc complètement bobet qui ne sait pas ce qu'il veut raconter. Cette sorte de poursuite perpétuelle relancée artificiellement toute les 15 minutes en deviendrait presque intéressante par son abstraction, sorte de pur exercice de style, mais c'est surtout très très con. |