Une critique par la bande: combien de films sont capables de provoquer des réponses physiologiques? Je me souviens de vertiges dans Romeo + Juliet (l'anti-plongée) ou dans Event Horizon (un ample mouvement arrière dans la base spatiale au début du film), je me souviens de crispation extrême dans Lost Highway (cassettes vidéo) et encore plus, à la limite de la tétanie, dans Sombre (l'appartement après le concert en plein air). Je me souviens aussi d'un écoeurement dans Pell le conquérant (un fille nettoyant sa robe), d'un état second d'essorage émotionnel dans Love Actualy (la fin) et bien sûr d'un évanouissement devant le film de la miss qui a collaboré au scénario du Baier. Dans Je vais bien, ne t'en fais pas, c'est un artifice scénaristique, une révélation d'une telle puissance, qui nous prend tellement par surprise qu'on en chancelle. On est, au sens propre, estomaqué. Plus tard, le film retente le coup une deuxième fois, et c'est peut-être la fois de trop. Cette deuxième idée n'est pas inintéressante, mais elle est superflue: le film était déjà plein sans elle. Au passage: belle prestation de Kad Merad (le Kad de Kad et Olivier) et saisissante aura d'évidence pour Mélanie Laurent. C'est à peine si on l'avait vue en copine de mafieux russe dans De battre mon coeur... et pourtant c'est comme si de tout temps elle avait toujours été là, gravée sur notre rétine. Ajout 19.03.07: En repassant par là, je constate que les deux acteurs que je cite là ont été césarisé pour leur prestation dans le film. |
Lioret est, depuis "Tenue correcte exigée", un réalisateur à suivre, tenant de la tradition d'un certain cinéma populaire français. |