Voici donc la première fiction, très attendue, de Jean-Xavier de Lestrade, qui s'est imposé ces dernières années comme le maître incontestable du “thriller documentaire de procès“ («Un coupable idéal», Oscar du Meilleur documentaire; et le hit absolu du sous-genre, le haletant «Staircase», qui comporte plus de rebondissements qu'un Eugène Sue, enfin presque…) Et bien, s'il y a bien une histoire judiciaire, c'est bien loin d'une cour d'assises et des Etats-Unis que se situe cette première œuvre du wonder boy. Un tout petit film qui renvoie plutôt à Téchiné, ou aux premiers Assayas, une histoire de jeune criminel libéré sur parole qui se met à suivre, dans les rues de Grenoble, une femme ayant visiblement joué un rôle dans son incarcération. A première vue, le film est assez terne, quelconque, dénué de vrais enjeux… malgré les belles performances de Robinson Stévenin (le play de la smala, plus Cillian Murphy que jamais, malgré la barbe qui l'impose presque en remix spectral de Helmut Berger chez Visconti) et Fanny Valette (saluons le retour du génotype vamp gironde façon Béatrice Dalle, mais avec un beau regard mélancolique - Anna Mouglaglis en vulgos, voyez?). Et, plus le temps passe, plus me reviennent agréablement en mémoire ces virées à motocyclette, ces filatures, ces scènes de boîte de nuit… |