A priori, que vouloir reprocher à un thriller fantastique arpenté de bout en bout par la délicieuse Carice Van Houten dans le rôle d'une enquêtrice débarquant sur une île irlandaise afin de percer le mystère d'une adolescente schizophrène aux tendances meurtrières? Surtout quand cette héroïne, psychiatre, fait plus dans le hitchcocko-hawksien (Mon Dieu, que cette fille porte bien le trench-coat cintré et la choucroute à moitié défaite!) que dans le lacano-freudien…
Le problème, déjà rencontré avec ces “artistes“ voulant investir le champ du cinéma fantastique et d'épouvante (on pense à Robert Lepage, à Cindy Sherman dans leurs incursions respectives dans le film de fiction “à suspense”), c'est la grande naïveté dont ils témoignent dans le traitement visuel comme narratif, sans parler de leur croyance indéfectible au bullshit qu'ils nous assènent… S'il y avait une quelconque tension dans cette histoire, à la manière d'un Descent par exemple, la pilule passerait. Là, après une Artemisia déjà passablement problématique malgré ses belles production values, Agnès Merlet s'avère malheureusement incapable de dépasser le stade du petit conte anecdotique sans trop de relief. Et cela en dépit du soi-disant “morceau de bravoure“ impliqué par l'actrice incarnant l'ado foldingue. Si celle-ci possède indubitablement un immense talent, la mise en scène de ses possessions s'est visiblement contentée de postuler le minimum syndical, sans se rendre compte du caractère éculé de toute cette histoire (en gros, The Wicker Man Meets Raising Cain)
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