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Frederico () a dit:
Saisissant par bribes, le film peine quand même à choisir ce qu'il veut raconter et fini par emprunter une voie mille fois explorées et, à mon goût, jamais très intéressante (à l'exception peut-être du glaçant 7ème continent de Haneke). 10 mains pour écrire ça quand même... 12 même selon les crédits finaux... merde alors.


Laurent () a dit:
Le film oscille malheureusement entre deux genres aux antipodes stylistiques, ce qui le dessert énormément: d'un côté une sympathique comédie, bien mise en place, avec d'excellents comédiens (exception faite de Huppert, dont la dimension bobo sapée ne provoque même pas l'effet off-beat que son personnage est censé dégager); de l'autre, plutôt vers la fin du film, une sorte de Bug chez les ploucs, voire de Ma Mère (version Bataille) au bord de l'autoroute qui, renforcée par la photo splendide d'Agnès Godard, louche vers des films plus sombres et une temporalité dilatée, façon Claire Denis.

Un grave échec stylistique donc, mais qui réserve par moments de vraies idées de cinéma (traitement des corps, arrivée progressive de l'autoroute via une série de signes…)




Robert () a dit:
Très belle photo d'Agnès Godard comme à son habitude
Huppert et Gourmet excellents comme à leur habitude
Belle mise en scène et scénario très original
Je devrais objectivement mieux noter mais je n'ai pas tellement croché au film
Peut-être qu'il vieillira bien dans mon esprit...


Vincent () a dit:
Je ne sais pas si le problème vient vraiment d'une hétérogénéité dans le ton (comique/dramatique). Pour moi, c'était surtout une question de durée. Le scénario est très bon pour un moyen métrage. Mais au bout d'une heure, ça s'essouffle. En grande partie aussi parce que la trame semble reposer sur un arrière-fond psychologique (ainsi le bonheur initial n'est que le résultat d'une fuite préalable dans une maison refuge, d'où le fait que la dysphorie peut réapparaître très vite), mais ne nous donne aucun développement de cet arrière-fond. De sorte que les personnages apparaissent alors comme de simples monolithes, touchant à la caricature, alors même que le propos du film paraît chercher à instaurer des nuances.
Sinon, comme je l'ai dit, l'idée de base est excellente; l'arrivée progressive des signes de changement est, comme le souligne Laurent, à la source de très bonnes séquences, en particulier à cause de cette non-communication entre les cantonniers autoroutiers et la famille.
Une dernière réserve: le jeu d'Isabelle Huppert, qui commence à me fatiguer grave... à nouveau un personnage de folle diaphane, regard dans le vide, voix atone, avec des moments hystériques... pfff... En revanche, Garrel est juste épatant. Rarement vu un visage aussi mobile: lorsque ce mec commence à sourire, on voit ce sourire naître littéralement sur son visage, muscle après muscle.

NDFred: J'imagine que Vincent, peut-être hypnotisé par Robert, président à vie du fan-club mondial de Garrel (fils), veut parler de Gourmet.