Drôle de façon très très sporadique. Il me semble qu'il y a aussi un gros problème de montage qui donne l'impression que les champs et contre-champs sont disjoints (peut être que chaque discussion est un collage de trente prises?). Dommage de faire du flan avec un cast pourtant sympatique. |
Certes une vive déception, après la merveilleuse orgie pré-oedipienne offerte par Goldmember! Mais le film, une fois dépassée l'expérience assez quelconque de la salle, passe vraiment mieux en DVD et parvient enfin à provoquer l'hilarité en faisant émerger tout le foisonnement de sa matière grotesque. Je rappelle que se rencontrent là un entraîneur de hockey nain d'origine russe à la voix haut perchée, un gourou débilissime consacrant en slogans TM les pires contrepétries scatologiques (à ce propos, une vanne plate de Mike Myers rendra toujours plus profondément hommage à Groucho Marx que l'ensemble des sinistres prestations d'un Vince Vaughn), un éléphant en culbutant un autre au centre d'un stade de hockey, etc. Il y a même Justin Timberlake qui nous propose la plus mauvaise imitation d'accent québécois de l'histoire du cinéma nord-américain, et même… Jessica Alba, dont la performance, vous me le concéderez, est toujours aussi bonne à prendre! C'est probablement en DVD, par la présence parallèle des scènes coupées, des blooper reels, des commentaires, du making of (tous traversés du même esprit anarchique que le film dont ils mettent justement à mal l'autonomie), en pouvant être appréhendé abruptement en n'importe laquelle de ses “parties”, que ce Love Guru finit par actualiser d'une manière plus affirmée sa nature comique, du moins dans le plaisir que peut en retirer le spectateur. Cette amélioration s'explique probablement par le mode de structuration d'un film qui repose au fond sur une logique de juxtaposition, jusqu'au plan du montage lui-même (bien vu, Fred, sur le caractère inerte de l'action qui serait provoqué par la logique centripète du plan, travaillée de façon endogène par l'improvisation, l'aléa, la quête désespérément vaine de l'instant comique). La séquence du déguisement en coq est à cet égard très révélatrice, puisqu'elle procède à la mise bout à bout d'attitudes diverses de Myers. Allez, Margita Hargitay! |
...ou la difficulté de sortir d'un personnage avec lequel vous avez fait corps pendant 5 ans la comparaison avec le personnage d'Indien incarné par Sellers dans The Party est vraiment cruelle pour Myers |