Assez faible, assez laid et pour tout dire, assez con. Le petit système wuwu est à la fois mal maîtrisé, stérile et in fine obscène quand les véritables images du conflit sont mises en scène avec un gimmick visuel renvoyant au générique d'ouverture. Sur l'Irak War 2.0, mieux vaut voir la mini série d'HBO: Generation Kill. |
Le film n'est intéressant, au fond, que par la mise en évidence de la nouvelle transparence qu'engagent tous ces films récents à dispositifs énonciatifs (soi-disant vus par cam individuelle, de surveillance, blog, news, etc.). Transparence, en effet, du moment où les situations pro-filmiques qui y sont montrées sont toujours des reconstitutions incarnées avec un souci de réalisme dans la plus parfaite tradition mainstream (tous les acteurs sonnent comme des premiers prix de conservatoire façon Actor's Studio - une annulation du brechtisme à la manière d'un Dogville, en quelque sorte). Par conséquent, les divers modes de (sur-)représentation n'apportent pas grand chose: impossible en effet de les percevoir comme une mise à distance vis-à-vis de scènes dramatiques jouées avec le respect constant de l'illusionnisme diégétique; ni, à l'inverse, comme un gain de réalité quelconque (les plans sont toujours inféodés à des pseudo-points de vue fictionnels)… En découle un étrange sentiment de vide conceptuel et émotionnel, celui d'une fausse bonne idée qui en serait resté à son autosatisfaction de départ. Dans le genre reconstitution putassière à valeur édifiante, je préfère presque Spielberg… lui est au moins cohérent dans sa croyance naïve à la fiction. Tandis que De Palma recouvre la sienne, tout aussi immonde, de ces angles de vue éclatés qui ne remettent jamais en question le fake de ce qu'ils enregistrent… |