Film d'un bêtise atterrante et d'une laideur stupéfiante (sous LSD?), mais effectivement terrain d'une expérimentation formelle assez impressionnante, autant dans la façon de filmer l'action que de tisser flashes-back, présent et flashes-forward. Il y a même quelques moments vertigineux, comme quand en hommage à l'animation, le décors de la course finale montre un cheval galopant, quelque-part entre Muybridge et le praxinoscope (et Ferrari?). Impossible pourtant de monter plus haut qu'une étoile. |
Mon grand regret ciné 2008 sera probablement de ne pas l'avoir vu en salle: magnifique film, combinaison réussie du Rollerball de McT et des Looney Toons de J. Dante, qui prend la forme d'une trajectoire emblématique de son projet esthétique: un voyage des USA au Japon. La séquence de course dans les montagnes est proprement hallucinante, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un film qui s'évertuait autant à renouveler les codes de la mise en scène du spectaculaire. Le léger manque d'intérêt narratif et le sentimentalisme des scènes familiales lui coûtent quand même une étoile, mais c'est la classe. |
Une grande réussite esthétique, qui parvient à restituer, pour la première fois j'en ai l'impression, l'univers comique d'une certaine tendance de la bande dessinée japonaise dans ses visages excessivement expressionnistes, ses cadrages ultra-dynamiques, ses figures secondaires grotesques. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti le sentiment d'une telle intelligence de la débilité. Ce qui différencie les Wachowski des autres cinéastes essayant d'aller sur ce terrain (le réalisateur des Charlie's Angels, Besson…), c'est une réelle connaissance des codes propres à l'univers manga ou anime qu'on décide de transposer à l'écran. Il y a dans ce film des moments fabuleux, uniques… Deux-trois séquences de dialogue sentimental gâchent malheureusement la tenue de l'œuvre, par ailleurs alterte et passionnante, mais dans l'ensemble, ce film est formidablement bien construit (magnifiques montages alternés, jusque dans les couches d'images superposées, où passent toutes les temporalités, toutes les informations) et traite tout à fait correctement son discours populiste bien appuyé (une sorte d'Aviator optimiste des familles). |
Quelque part entre F-Zero/Wipeout et Dastardly and Muttley and Their Flying Machines, un projet esthétique brillant et assumé jusqu'au bout (i.e. son générique de fin) ce qui est d'autant plus remarquable ! Comme CA je regrette vraiment de ne pas avoir pu voir ce film au cinéma, surtout en projection numérique 4K sur grand écran... De loin LA plus grosse surprise de l'année ! |
Je l'ai vu sur le tout petit écran de ma télévision. Ceci a donc probablement minimisé l'impact sensoriel et esthétique de cette chorégraphie de couleurs quasi permanente, ainsi que cette fréquente superposition numérique d'images en jouant sur les avant et arrière-plans. Il y a des moments prenants, certes. Intéressant entrelacs narratif également, surtout au début, notamment avec cette course contre le fantôme du frère. Mais mais mais mais mais. Cette histoire est tout de même passablement infantile – même pas débile, c'est ça le hic... si au moins elle était débile, on aurait un chef-d'œuvre de débauche visuelle absurde. Là, la trame est juste infantile. Je hais particulièrement cette paire constituée par le petit frérot et son chimpanzé, censés être comiques (?), et juste poussifs. Les dialogues sont d'une intensité proche de celle du Large Hadron Collider un jour de panne. Et ces champs-contrechamps!... qui soulignent encore plus la banalité des répliques... Honnêtement, à certains moments, ça m'a fait penser à... "Vidocq"... Même utilisation du gros plan pour balancer en arrière-fond un décor numérisé à mort, même plombage de l'action par de (trop) fréquentes scènes où il ne se passe strictement rien, pas même une once de tension dramatique... Dans le genre et sur une thématique approchante, je trouve que la production Pixar "Cars" est nettement mieux foutue, avec les mêmes intérêts esthétiques (des séquences d'un psychédélisme coloré et d'un cinétisme merveilleux propre à l'animation 3D) et un scénario un poil mieux écrit, et même vraiment drôle par moments. Je pense que ce film souffre des mêmes défauts que toutes les réalisations Wachowski Brothers: c'est une tentative de faire bouger les codes esthétiques du cinéma, mais avec une structure narrative d'une indigence si crasse qu'elle finit par faire s'effondrer le principe esthétique même. Souvenez-vous de certains moments de "Matrix: revolutions"......... |