Film: In Bruges

Frederico () a dit:
C'est quand même vachement bien. A part qu'il est question de gangster et qu'il y a un mélange de violence et de comédie ça n'a dans le ton et la facture vraiment rien à voir avec Tarantino qu'évoque Laurent.

J'ai quand même des réserves sur la direction d'acteur: je trouve tout le monde très limite. Quand les francophones parlent anglais entre eux aïe aïe aïe! Même la craquante Clémence Poésy fait grincer des dents. Il y en a quand même un qui tire son épingle du jeu: le merveilleux Brendan Gleeson.

Je trouve la fin un peu hors de propos aussi... mais je pinaille car cette virée de tueurs irlandais en Belgique est aussi originale qu'élégante et drôle.


Charles-Antoine () a dit:
Il est vrai que l'arc "redemption" n'est pas ce qu'il y a de plus réussi, mais tout le reste est vraiment hilarant, surprenant et souvent vraiment jouissif. J'ai souvent pensé à Pulp Fiction (les deux tueurs en vadrouille, l'accentuation de la violence, l'absurdité apparente de certains dialogues, la désuétude des codes masculins, l'incongruité de certaines séquences, la réflexivité, etc.), un peu comme si le film relatait le voyage en Europe de Vincent Vega...

Autrement: Colin, Colin, Colin, Colin!!!!!!!


Jean-Luc () a dit:
Deux et demi la fin étant décevante.


Laurent () a dit:
Excellents dialogues, scénario assez touchant, l'une des plus belles performance de Colin Farrell, dans le sillage de son personnage tourmenté par la culpabilité dans le Woody Allen.

Comme quoi le style Tarantino peut encore révéler de bonnes surprises (parce que c'en est un peu quand même, je vous le promets).

Le film vaut cent fois mieux que la manière dont il se présente (affiche, titre français ridicules).


Réponse à Frederico:

«vraiment rien à voir» avec Tarantino? Difficile à te suivre, là, d'autant que je parle pour ma part que «c'en est un peu quand même» (double modalisation pour bien dire qu'a priori ce n'est pas tellement ça, mais qu'en y repensant, il y a bien un poil quelque chose)
«c'en est un peu quand même» d'un style authentiquement Tarantino, dans la lenteur arty, l'écriture amoureuse des personnages, plus que la sous-version brit usuelle de ce même style, disons pour aller vite, à la Guy Ritchie (grimaçage grand angulaire, violence gratuite, etc.)
Pourtant, il faut être de mauvaise foi pour ne pas évoquer certains éléments («peu» et «quand même», certes) qui sont dans In Bruges indéniablement post-Tarantiniens: surtout le traitement des personnages et le «ton» que leur look et leur verbe apportent au film: le commanditaire à la fois rigide et hystérique joué par Fiennes, le revendeur d'arme russe en peignoir, le ptit con de punk loser joué par Jérémie machin chose, la séquence (la seule vraiment mauvaise d'ailleurs) du restaurant où Farrell se fâche contre un type qui râle pour la fumée, etc.

Non, ce film a bien «à voir», «un peu quand même», avec un «style Tarantino», dans le sens où un tel film ne pourrait pas exister, ou aurait été très très différent, y compris dans son «ton» et sa «facture», si Tarantino n'avait pas inauguré quelque chose il y a une dizaine d'années.

Si je l'ai dit, c'est que justement, ce plutôt beau film se détache de cet horizon d'attente sur lequel il joue en partie et qu'une promotion franchement stupide a tenté de restreindre à juste du «fun».

Ce qu'il est quand même un peu, d'ailleurs.




Robert () a dit:
Voir Bruges et mourir...

la confrontation entre ces gangsters anglais ne m'intéresse pas spécialement mais celle entre ce premier film et son illustre et improbable modèle - Don't look now - est quand même assez osée et réussie !


Vincent () a dit:
... il est bien, le Veau, dans ce rôle tragi-comique, c'est exactement la tonalité qui convient à ses gros sourcils foncés...