Le film se regarde sans déplaisir, mais c'est quand même terriblement con et assez dégueulasse. La voix off pourrait être drôle si elle n'était pas acide et méprisante avec ses "personnages" (des images d'Epinal et de la philo de cour d'école - seule Vicky sort du lot vu que c'est le seul rôle). La palme du bullshit revient à l'écriture de la figure de la normalité: Doug... Je sauve une étoile qui est plutôt un petit groupe d'étincelles éparpillées dans le film (joli traveling de l'aspirine par exemple). |
1 et demi, je pousse à deux pour Penelope qui met un peu le feu au film. Un film trop plat, qui à mon sens à force de jouer avec des stéréotypes (touristiques et alleniens) empêche ses personnages d'avoir de la vie et de l'épaisseur. De plus, j'ai peine souri de tout le film. |
Woody Allen (décidément très en forme depuis Match Point!) explore à nouveau le genre de la comédie érotique! A nouveau, la forme du conte réflexif (Mighty Aphrodite, Melinda vs Melinda…) est utilisée pour confronter et observer le développement de deux modes complètement opposés (en l'occurrence celui de la blonde décomplexée et celui de la brune morale) d'envisager le sexe et l'amour. Les nombreuses séquences en voix off, surtout, parviennent à édifier une dynamique entre le verbal et les scènes filmées qui, sans jamais pourtant manifester aucune véritable subtilité ou complexité énonciatives, touchent constamment par une forme de détachement troublant, à mi-chemin entre l'empathie émotionnelle et la froideur anthropologique. Je me demande d'ailleurs pourquoi Allen n'a pas interprété lui-même ce magnifique texte off. Certes, il faut comme d'habitude inscrire tout cela dans son petit monde bourgeois bohème, dans ses petites piques anti-modernes de vieux c…, en plus ici déplacé dans une bulle touristique complètement ringarde, mais cet univers est si cohérent, si puissant qu'il en devient presque un monde imaginaire, celui du conte justement, un peu à la manière de Rohmer. Et surtout, c'est la grande force du film niveau fun, ces stéréotypes sociaux se muent peu à peu en personnages extraordinairement attachants, signes de l'exceptionnelle qualité d'écriture derrière tout cela. L'interaction rythmique entre les comédiens, de très haut vol, aurait pu par moments aller encore plus loin dans la durée et la folie, même si les séquences hallucinantes avec Penélope Cruz nous transportent vers de vrais sommets d'hystérie! Rebecca Hall, dans un rôle tourmenté qui évoque beaucoup les personnages auparavant incarnés par Diane Keaton, est juste merveilleuse. Une révélation. |