Film: NIFFF 2015

Frederico (pas vu) a dit:
21 films vu, 1 sorti (NB: Bridgend est sorti le 2 Sept. mais pas à Lausanne?).

Les prix ont été à Green Room (jury et publique, pas vu, du mec de Blue Ruin), The Invitation (critique, pas vu, de Karyn Kusama), Man & Chicken (meilleur européen, pas vu) et Full Strike (meilleur asiatique, vu - la sélection était pourave mais quand même!).




La isla minima
Après réflexion, je pousse ce cop movie espagnol à quatre étoiles. Il déroule un programme assez clichetoneux (les flics mutés en cambrousse, les meurtres sordides, les liens avec les grands capitalistes locaux, les double-jeux) mais la maestria avec laquel ce programme est déroulé implique déjà trois étoiles. En plus, le contexte historique est original (une Espagne ‘80s dans une démocratie naissante) et le lieu tout autant (Andalousie). Du premier, le film tire des tensions et des spectres bien frais et du second, des plans par drones saisissants, une désorientation dans un pays plat sans repères et des séquences de poursuite/filature très originales. Sans qu’on puisse crier au génie, le film-making est aussi classe et efficace, jouant, entre autre, très bien avec les échelles de cadre.




Bridgend
Un documentariste danois est parti dans la ville galloise de Bridgend pour enquêter sur une vague importante de suicide d’adolescent dont les causes restent mystérieuses et qui, semble-t-il, perdure. Il en est revenu avec ce film de fiction, construit sur la base des nombreux entretiens qu’il a eu avec les jeunes de la région. Le film se centre sur Sara, une ado qui accompagne son père policier sur place et se mêle aux ados du cru, qui entre amourettes, beuveries et deuil de leurs amis mort, sont bien incapable de comprendre ce qui se passe. Mais on continue à mourir. La charge sur les parents est un peu lourde, il y a pas mal d'invraisemblances, la résolution, forcément poétique, laisse tout de même sur sa faim, mais il y a de longs passages qui sont d’une beauté à couper le souffle et la photo comme le montage parviennent à poser un climat mortifère et pesant au possible.

Slow West
Post-Western? Anti-Western? Sur un ton de comédie un peu distanciés un jeune anglais, rapidement escorté par un chasseur de prime du cru (Fassbender), part vers l’ouest sauvage pour retrouver sa dulcinée. Road movie sans route et sans un bout de gras, vraiment bien torché.

Tokyo Tribe
Sono Sion nous fait un opéra rap (on pense au départ qu’il ne tiendra pas la longueur mais 95% des répliques sont rapées), avec même un narrateur qui passe d’un lieu à l’autre, dans un Tokyo fantasmé façon The Warriors (a chaque quartier son crew). Mais si le film américain a une structure et une géographie limpide, Tokyo Tribe, après pourtant avoir posé l’espace, est un mélange de complots emboîtés les uns dans les autres dont pas mal des arguments sont volontairement ridicules. Les combats physiques se mêlent au joutes oratoires et ça devient un beau pétchi plein d’énergie. La plus grosse limite du film c’est quand même que les personnages principaux sont tenus par des acteurs dont le flow est un peu mécanique et répétitif quand ils ne sont pas simplement mauvais. Les rapers confirmés sont confinés aux rôles secondaires et on le regrette (Kohenji Jack!).




Nowhere Girl
Très très dur de noter ce film de Mamoru Oshii (yay!) car ce film live action (boo!) est plutôt chiant durant 80%, avec son personnage principal féminin qui traîne son mystérieux mal-être dans une école d’art pour jeunes filles, mais après on a droit à une scène d’action très étonnante est extrêmement originale (combat à l’ak avec bayonette, ramping, corps à corps où on manipule les antagonistes comme une pâte pour en faire, ici, un bouclier, là, un trépied pour son fusil) et une conclusion qui change totalement la lecture du reste du film. Peut-être une fausse bonne idée, car en court métrage le contraste ne fonctionnerai pas et en long… c’est trop long.

The corpse of Anna Fritz
Film fauché espagnol où une comédie noire vire au thriller de façon assez surprenante. La starlette Anna Fritz est morte, son corps est à la morgue et le jeune légiste se retrouve à montrer son corps à deux potes déjà bien coké. La question de la nécrophilie se pose et deux des trois décident de culbuter la morte. Jusque là ça rigole en grinçant des dents… puis Anna Fritz se réveille durant le viol. Ça pourrait virer à la comédie fantastique avec une Anna Zombie qui se venge, mais il n’y a aucun élément fantastique, donc ça vire au thriller glauque où les trois gars se tirent dans les pattes (et plus) pour décider de comment gérer la situation. Je mets 2 étoiles assez généreuse car le film parvient à tenir le rythme de son presque huis-clos sur la longueur.

The Falling
Après la mort d’une élève, une école pour jeunes filles anglaises se voit atteint d’une épidémie d’évanouissements. Mal réel? Affabulation? Le film culmine dans une séquence proche de la danse contemporaine avec transe de masse, tient le truc avec une série d’interview dans un hôpital, mais, pour conclure, le récit va résoudre un mystère familiale du personnage principal qui n’est ni très intéressant ni très convainquant. J’en reste donc à 2 étoiles.

The Voices
Satrapi qui dirige une comédie noire où Ryan Reynolds entend des voix et voit la vie en rose quand il ne prend pas ses médicaments. Pas mal de moments assez hillarants avec son chien et son chat qui lui parlent (dans le rôle clasique de dessin animé avec, respectivement, l’ange et le diablotin) et une dose d’humour noir quand sa vire accidentellement au slasher.

Todos estan muertos
Dramédie où une femme cloîtrée dans un appartement où elle vit avec sa mère et son fils ne parvient pas à faire le deuil de son frère avec lequel elle formait un group de pop-rock (sur l’ex musicien on pense aussi à un autre film espagnol: L’écureuil rouge de Julio Médem). Mais après un rituel fait par la mère le jour de la fête des morts, la voilà qui voit le fantôme de son frère. On ajoute le fils ado un peu amoureux d’un copain musicien lui même un peu amoureux de la maman et on secoue bien. Plutôt pas mal, même si il y a un élément clé du récit sur lequel on passe comme chat sur braise de façon très étonnante. Oh et la musicienne déprimée c’est Elena Anaya (malheureusement pas très bien filmée par la réalisatrice, mais à la fois c’est son ex… dum! dum! dum! Page people time!)

Turbo Kid
L’apocalypse a eu lieu à la fin des années huitantes. Voilà donc un film post-apo bourrés de gadgets ‘80s ou un ado devient Turbo Kid pour sauver sa copine robot (personnage hilarant de super optimiste sous coke en permanence) des griffes d’un méchant leader de gang de motards… enfin… ils ont des vélos en fait. Nouvelle-Zélande oblige, les combats virent au super gore comique pour le bonheur d’une salle survoltée. Récit classique plutôt bien tenu.

Yakuza Apocalypse
Le problème quand on fait 1000 films par an, c’est que quand on a une bonne idée on peine à faire autre chose que de la noyer dans une marée de gags à deux balles, de moments what the fuck et de n’importe quoi généralisé. La bonne idée de Miike, c’est des yakuza désemparés car, pour cause de contagion vampirique (!), les citoyens (leur gagne pain) se muent les uns après les autres en yakuza! C’est l’apocalypse car si il ne reste plus de citoyen… s’en est aussi fini des yakuza! Ok… peut-être que ce n’était pas possible de tenir tout un film avec cette idée saugrenue sans que ça devienne le bazar. On a quand même un organisation secrète avec un kappa, un asiatique anglophone en costume de danois médiéval avec un cercueil dans le dos et un super guerrier en déguisement de grenouille qu’il utilise pour cacher sa tête…. de grenouille! Yep. En tout cas on ne s’ennuie pas!




Ava’s Possessions
Le pitch du film est assez marrant. L’héroïne se réveille après avoir été exorcisée et doit reconstruire sa vie mise en charpie par une semaine de possession démoniaque. Entre réunion de possédés anonymes et essayer de comprendre ce que le démon à fait durant la possession, il y a de la matière. Malhureusement, si ça se laisse suivre sans ennui, ni la comédie ni les éléments de thriller ne sont très convainquants. Un et demi?

Full Strike
A la recherche d’un fil rouge dans le festival, les bowlings (Strayer’s Chronicle, Crumbs, The Voices, Robots Overlords) ont battu de justesse le badminton (Garuda Power, Men & Chicken et donc Full Strike). Enfin… cette comédie sportive de Hong Kong où deux has-been et des gangsters qui cherchent le droit chemin tentent de gagner un tournoi international amateur est sensée montrer du badminton, mais la logique spaciale et la nature des points y ressemble guère. Les seuls fois où on voit un peu du jeu, c’est sur des plans large où quatre joueurs grimé s’échangent mollement quelques volants. Aucun enjeu dramatique sur les matches eux-même, uniquement sur les règles inventées pour ce tournoi fictif. Un peu décevant. Oh et la comédie n’est que rarement drôle et la construction du récit maladroite.

Lovemilla
Délire fauché finlandais qui fait un peu film fait entre copains en plus cossu. Dans un monde avec zombies, super héros, exo-squelettes et extra-terrestres, le gérant d’un diner et sa copine serveuse filent le parfait amour mais sont trop fauché pour quitter le domicile des parents de la serveuse (qui se bourrent la gueule dès le matin, ce qui les transforme en zombies). Il parviennent à déménager dans un apart’ pourri mais la tension atteint son comble quand le boyfriend grille les économies faites pour des travaux de rénovations pour s’acheter des bras robotiques (il soufre d’un complexe d’infériorité et a peur que Milla le quitte pour un bellâtre qu’une copine lui pousse dans les bras)... On l’aura compris, c’est un peu foutraque (sans compté qu’il y a une side story d’enquête et un buddy gay qui tombe amoureux d’une fille), mais assez amusant. Ça vaut surtout (film de potes oblige?) pour ses corps pour le moins originaux, le gérant étant une sorte de bodybuilder trapu un peu grassouillet qui aurait sauté les jours de musculation des jambes, et Milla est une semi-punquette au cheveu rouge ni filiforme ni plantureuse.

Overlords
Le réalisateur de ce film nous avait donné Grabbers, une comédie de monstres s-f où un flic lutait contre des pieuvres de l’espace allergiques à l’alcool. Malheureusement, il fait ici un teen-age movie où un groupe d’ados luttent contre un oppresseur robotique qui maintient une sorte de loi martiale avec couvre-feu permanent sur le monde. Assez original et pas mal foutu, mais pas du tout intéressant ou fun (même pour le public cible je pense).

Scherzo Diabolico
Pas payé à sa juste valeur dans son étude d’avocat, et tancé par sa femme à ce sujet, un employé dévoué se mue en kidnappeur pour obtenir une promotion. Si l’idée n’est pas mal, l'exécution pêche autant formellement que narrativement. Le film peine à trouver son ton entre le thriller et la comédie noire, puis vire au slasher… un peu n’importe quoi. Une étoile sympa.




On the White Planet
Long métrage d’animation coréens assez bref car film de sortie d’une école. Il y a un truc pas mal dans la stylisation des personnages et des décors (lle monde est en noir et blanc). Mais la trame, catalogue de violence et de glauquerie post-apo centré sur un personnage rejeté par le monde car il est coloré, soûle assez rapidement.

Polder
Adaptation par deux suisses-allemands d’un roman de SF japonais. Il est question d’un monde virtuel construit par un créateur de jeu vidéo décédé, et de sa femme qui tente d’élucider une énigme laissée par le mort et de leur fils qui doit rester connecté au monde virtuel car il ne supporte plus le réel, mais est-ce bien la réalité? Dum dum dum! Le problème c’est que c’est un foutoir inintelligible et souvent assez laid, avec pas mal de décrochage où on ne sait pas si on est dans l’auto-dérision, la caricature ou dans le ratage. Donc rapidement on perd tout intérêt.

Strayer’s Chronicle
Deux groupes d’ado qui ont des super pouvoirs (because expériences secrètes!) doivent s’affronter, mais s’allient, mais pas vraiment et aaaah complot, fin du monde et zzzzzzzz. Adaptation d’un manga qu’on ne lira pas.




Black & White 2: Dawn of Justice
Deux super flics de taiwan qui scène d’action pas terrible, scène d’action pas terrible, scène d’action pas terrible, scénario naze et tout mal foutu, scène d’act.. zzzzzzzz… bon je me casse prendre mon train. Et ça aurait pu être pire: normalement c’est en 3D!

Crumbs
Le n’importe quoi, quand il est frénétique comme dans Yakuza Apocalypse où source de connivence comme dans un Lovemilla, ça va. Mais quand c’est du contemplatif lent c’est juste insupportable. C'est un road movie (sans route là aussi) post-apocalyptique, co-production ispano-éthiopienne, où le gag c’est qu’on s’échange des reliques du passé qui sont des produits de culture de masse du monde d’aujourd’hui (figurine tortue ninja, album de Michael Jackson, épée en plastique Matel). Euh… c’est un peu tout en fait. Oh l’acteur principal est un éthiopien scoliotique. Super.