Film: The Darjeeling Limited - A bord du Darjeeling Limited

Frederico () a dit:
Ce Darjeeling Limited de Anderson n'est pas sur le mode jouissif de son Life Aquatic, mais ça n'en est pas moins la classe absolue.

Le truc qui m'impressionne le plus c'est la mise en scène basée sur un nombre très limité de motifs qui se répètent et se combinent inlassablement avec une virtuosité stupéfiante. Ça pourrait être insupportable, mais là c'est vraiment productif, ça tisse des liens entre différents moments du film et ça donne un sens de communion de type musical avec lui.

Ce que je veut dire par là, c'est que de la même façon qu'il est possible dans un morceau que l'on entend pour la première fois de sentir où vont aller certaines phrases musicales, la répétition d'un nombre limité de mouvements d'appareils dans Darjeeling permet de sentir où vont aller certains plans. Le plus beau c'est que c'est jouissif quand on sent juste mais aussi quand on se trompe, surpris que l'on est par la créativité que déploie Anderson avec le nombre limité d'outils qu'il s'est donné.

De la même façon, quand dans une séquence ou une autre ces outils sont mis de côté, ça a un impacte considérable.

Spéciale dédicace au bien médiocre A.D. qui ne voit "qu'insipides cocasseries" dans ce très beau film sur la fratrie, le deuil, la filiation et la quête de soi.

PS: A l'écriture de ce commentaire j'avais le sentiment de surnoter un poil. Mais avec du recul, pas du tout. Le film a une vie après son visionnement, l'aspect comédique s'estompant au fil du temps pour ne laisser que ce qui était en creux, soit un film d'une grande tristesse.

PPS: Plusieur mois après avoir vu ce film, j'y repense régulièrement. Sans renier mes autres quatre étoiles, ce film est très largement au-dessus du lot dans cette année 2007 pour l'instant (18 août).


Vincent () a dit:
Je surnote. Mais plus je pense à ce film, plus je le trouve bien.
Le bémol: d'une certaine manière, Anderson fait toujours le même film, sur une famille d'hurluberlus brinquebalante qui cherche à se recomposer et qui y parvient à peu près (mais de façon peu conventionnelle, toujours). Avec aussi, souvent, un dispositif de "boîte": la maison, le bateau ou, ici, le train. Ici, à noter (ATTENTION SPOILER!): les trois frères réussissent à se retrouver en décidant... de lâcher le souvenir du père et la quête de la mère.

Mais comme c'est bien foutu! C'est peut-être à chaque fois le même film, mais quel putain de bon film! Les acteurs sont tous justes. Les dialogues sont fins. La mise en scène d'une précision diabolique. Et j'aime ce balancement entre burlesque et amertume, de même que cette impression d'un film fait sur du n'importe quoi, mais qui nous montre à chaque plan qu'il n'est pas du n'importe quoi, qu'il est une œuvre réfléchie jusque dans ses moindes recoins.

Bonus: pour les fans hardcore de Nathalie Portman, si vous voulez voir ses fesses, qu'elles a fermes et joliment galbées, ne loupez pas le début de la projection; le film est précédé d'un avant-propos en forme de court métrage où Nathalie nous montre à peu près tout de son anatomie.