un film monocorde à l'image de son interprète principal, ce qui lui donne une certaine force mais aussi une vraie limite vous vous en doûtez dans le même style je préfère le petit monde merveilleux des Dardennes (comme dirait Fred) |
Si le récit a un cadre similaire et le film une forme pas totalement dissemblable, il me semble que le film de Brizé est d'un style tout différent de ceux des Dardennes. Ici (en tout cas dans les trois premiers quarts du film) chaque scène dit quelques chose d'important, chaque scène a une puissance symbolique forte. Il y a une économie de moyens pour dire des choses complexes qui est assez fascinante (j'embraie cette lecture a partir du moment où il nettoie le dessus de ses armoires: ça montre son désœuvrement de façon subtile, et c'est aussi utile qu'une formation de grutier). Cela dit, le film n'est pas exempte de problèmes. Je ne trouve pas que ça soit une bonne idée que le fils soit handicapé par exemple, car ça amène la situation dans le domaine de l’exceptionnel. Je ne trouve pas très honnête intellectuellement de ne montrer de la critique d'entretient d'embauche que la partie consacrée au non-verbal, alors que l'analyse du contenu, sans aucun doute, va suivre. Je n'aime pas tellement la résolution non plus car si le système dénoncé est assez dégueulasse il n'est pas injuste, et son impact délétère sur le climat de l'entreprise et les forces qui doivent naturellement s'opposer au système, ne sont pas représentés. Je reste à trois car c'est aussi un vrai film fauché (ce qui s'entend d'ailleurs pas mal, particulièrement dans le cagibi qui fait office de salle d'interrogatoire des vigiles). Salutations au cinéma suisse. |