On avait laissé Tsai Ming-Liang avec La saveur de la pastèque, un film décousu un peu mal foutu, mais aussi un feu d'artifice d'inventivité à tous les niveaux, où chaque plan contenait une idée de cadrage, de mise en scène, de jeu d'acteur et/ou de scénario. Quelle surprise donc de découvrir ce I Don't Want To Sleep Alone sur un mode presque complètement différent. En allant tourner dans sa Malaisie natale, Tsai retourne à une forme moins exubérante, plus posée, mais peut-être aussi moins virtuose et moins théorique. Il reste quand même dans ce portrait d'ouvriers clandestins un sense aigu de la situation étrange, loufoque ou bizarrement poétique, ainsi qu'un Lee Kang Sheng, dans un double rôle d'ouvrier battu et de paralysé, qui offre une fois de plus son corps au Cinéma. |