Ça pète le retard-o-mètre, mais une étoile quand même pour un bon pitch. |
Assez fascinant, un film qui nie finalement la dimension performative de la masculinité: on ne devient pas un homme, on en est un ou pas! En plus, le discours est sensiblement moins anti-moderne que la norme. Assez classe donc, même si l'on reste, in fine, dans le paradigme dominant, avec cette idéalisation de la force vitale de la nature et toutes ces figures de shérifs impuissants. |
Le revisionnage du film original et de son remake me fait un peu baisser la note de ce dernier. Certes l'importance donnée à la filiation, au dépend de la relation conjugale de l'original, est un peu gênante; certes la forme et la trame parfaitement épurées du 1er opus sont remplacées par une spectacularisation parfois un peu vaine chez Mangold. Mais cela reste néanmoins un western d'une grand efficacité, porté par un trio d'acteurs parfaits et à la morale moins simpliste qu'il pourrait y paraître: en défintive Wade lui seul décide de se soumettre à la loi et ceci ne durera sans doûte que le temps de sortir du champs de vision du fils ainé pour le laisser encore croire à la valeur de l'acte "héroique" de son père. Après Jesse James, voici une autre déclinaison très différente - on est bien sûr plus chez Leone que chez Malick - mais néanmoins très réussie du western contemporain. |
Disons deux étoiles et demie. Je trouve en fait la fin incompréhensible, en termes de registre. Ça frôle le comique, avec Wade sifflant son cheval, façon Lucky Luke appelant Jolly Jumper pour qu'il suive le train... J'avoue ne pas comprendre... ou alors est-ce là pour souligner la nature mythique du personnage, qui est au-dessus de tout, et donc peut passer du tragique au comique sans autre?... Je vois pas. Hormis cela, j'ai apprécié le respect presque intégral des trois unités, et notamment cette tension temporelle propre au western, où tout se déroule en deux-trois jours, ce qui accroît la force tragique du récit. La figure de Wade est intéressante aussi... une sorte de Joker à sa manière, sans le goût immodéré pour le chaos... mais une redéfinition permanente de son attitude selon son bon plaisir et non pas selon un code moral externe. En face, un anti-héros qui ne se défile pourtant pas, ce qui est pas mal également. Bémol pour cette inévitable relation père-fils qui est à l'origine de cette action "rédemptrice". |