Julie-Marie Parmentier, c'est un peu l'anti-Lea Seydoux : ça sent le talent brut mais exigeant, les difficultés de casting en raison d'un minois singulier que beaucoup trouveraient revêche, poil de carotte, toute sèche qui fleure bon le prolo à fleur de peau. Pourtant les apparitions de l'actrice (trente ans, on lui en donne à tout péter 19 - l'âge du rôle de No), bien que rares, impressionnent : après Petites, le chef-d'œuvre de Lvovsky, elle a joué l'une des infâmes sœurs Papin dans Les Blessures assassines, puis la petite acrobate des 36 vues du Pic Saint Loup de Rivette, ainsi que des myriades de pièces (le théâtre l'a légitimée, en la faisant entrer à la Comédie Française). Bref, là encore, dans le rôle de No, vagabonde hystérique, ludion à la masse que vient interviewer et bientôt prendre sous son épaule une collégienne fascinée, J-MP impressionne par ses variations gestuelles, son débit infernal. Nombre de séquences se centrent exclusivement sur une prestation fabuleuse, et c'est peut-être le défaut du film qui finit par ressembler à l'exercice scolaire que doit rendre la petite héroïne : surtout quand on comprend que No n'est qu'un personnage transitoire destiné à rétablir le courant entre la protagoniste et sa mère (incarnée par la réalisatrice Zabou Breitman). |