WOW! Le film original, bien que suédois et celui-ci hollywoodien, en devient comme tout pâlichon. Michael Giacchino, en outre, s'est surpassé! |
Je surnote très légèrement (les références au reaganisme et au renouveau spirituel américain dans les années 1980 sont quand même très appuyées), mais quel choc esthétique et politique: l'excellente surprise hollywoodienne 2010 (la seule?). La réussite de ce film est surprenante à deux égards. Il est d'abord le remake d'un film plutôt bien (même si très surestimé), on pouvait donc se demander l'intérêt de le refaire (voir le cas Rec vs. Quarantine), notamment dans le cadre d'une production qui tend en général à homogénéiser les films qu'elle "refait". Or il n'en est rien puisque le film est incroyablement plus riche et audacieux que "l'original". Ensuite, ce "Let Me In" est aux antipodes des deux grands courants à la confluence desquels il se trouve, que ce soit sur le plan du discours ou des représentations: loin des remakes récents de films d'horreur (comme Freddy avec lequel il partage la question de la pédophilie) et loin des films de vampire façon Twilight (avec lesquels il partage le sous-texte sur Roméo et Juliette). La dernière réussite de cet ordre remonte pour moi au remake de Ring. Vivement recommandé. |
Comme Charles-Antoine surnote un poil, je sous-note un poil. C'est indéniablement chiadé et il y a quelques séquences remarquables (tout le meurtre qui part en couilles). La qualité de la production m'a fait pensé plusieurs fois à un film injustement passé inaperçu: Mr Brooks. On était bien parti pour trois, mais je regrette que le film ne se débarrasse pas totalement des oripeaux grotesque du film de vampires (la miss qui prend feu, l'autorisation d'entrer), que le personnage principal soit atrocement antipathique (je le lâche complètement au moment où il n'éprouve aucune compassion pour le bully se faisant chahuter), que le personnage de la mère soit très artificiellement sacrifié et j'ai aussi de la peine à croire en cette fillette éternelle (l'original, que je n'ai pas vu, semble encore plus étrange vu que SPOILER OMG il s’agit d'un garçon castré pour d'obscures raisons liées à un rituel vampirique FIN DU SPOILER). Il faut aussi dire un mot sur l'idée louable de vouloir faire les scène d'action en plan large, mais si il y en a une de vachement bien (l’hôpital), les autres sont quand même bien cheapos genre Clash of the Titans... version de 81! Pour finir sur une note positive, j'aime bien ce sentiment qu'on nous raconte une petite histoire qui est comme enchâssée dans une autre. La grande histoire c'est celle d'Abby, mais elle a commencé bien avant le début du film et finira, on espère pour elle, bien après. |