Je suis toujours très impressionné par la capacité des scénaristes japonais de manga et d'animation de n'avoir peur de rien et de mélanger des thèmes a priori incompatibles dans des globi-boulgas d'une richesse thématique hallucinante. Summer Wars en est un bon exemple vu qu'on y mêle anticipation (un monde virtuel complètement interconnecté avec la réalité), chronique familiale (grande réunion dans la campagnarde demeure seigneuriale d'une famille qui fut importante pour le nonantième anniversaire de la matriarche), rom com (l'arrière petite fille embarque un camarde d'école et le fait passer pour son futur mari) et pour finir thriller technologique d'action et de comédie (une IA attaque le monde virtuel, on la combat, on tente de la comprendre et on pousse la situation jusqu'à la frontière avec l'absurde). Il y a des tartes à la crème, notamment dans la représentation de l'interaction avec le monde virtuel (on pianote furieusement), mais il y a aussi beaucoup de moments d'une grande originalité, des suspensions, des changements de ton (incroyable surgissement du mouton noir de la famille qui fait quasiment lorgner le film vers le Still Walking de Kore Eda) et toujours une grand qualité formelle. J'était bien parti pour pousser à quatre, mais je trouve le dernier quart du film et sa surenchère un peu dommageable car on quitte un certain réalisme pour une fantaisie légère, ce qui casse les enjeux dramatiques. |