Complètement raté (allez, peut-être une étoile et demie, mais pas plus). Le film réussit à la fois à être par moments incompréhensible (excès de jargon, mauvaise ventilation du savoir sur qui est qui, qui fait quoi dans certaines scènes pourtant cruciales – et parmi les plus intéressantes – montrant les coulisses du jeu financier et de la politique) et d'un didactisme à deux dollars, une sorte de sous-Michael Moore en nettement moins tranchant. De la même manière, il est caricatural, mais sans panache, sans baroque. Ça reste plat et fade... ou alors déplacé. Sur ce point, hormis Douglas qui s'en sort bien, les acteurs frisent souvent le ridicule, dès qu'il s'agit d'exprimer un quelconque pathos (on se croirait revenu au temps du muet... mais avec le son, ce qui, bien sûr, ne colle pas). Et définitivement, je crois que Shia LaBouffe est l'acteur le plus overrated du moment (bon, notez que je disais cela de DiCaprio en son temps... et que j'ai revu mon jugement depuis). Et je ne parle pas (allez si, j'en parle) de l'énorme problème du film – un peu ce qui était déjà le cas avec ce que Stone avait produit autour du 11 septembre –, qui est qu'il ne traite presque pas du fond éminemment politique et social du krach de 2009. En fin de compte, comme souvent, ça se résume à des histoires de famille, de bon et de mauvais papas (biologiques ou symboliques). Si au moins Stone avait eu les bollocks de laisser son film s'arrêter au moment où SPOILER SPOILER SPOILER Gekko pique 100 millions de dollars à sa fille et à son futur gendre pour se remettre en selle (avec brio et saveur)... mais non, il faut quand même une bonne petite réunion de famille pour clore ce récit. Beuark. Tout simplement gentillet, ad nauseam. |
En effet, c'est assez dommage, tout ce bordel! Mais je serais légèrement moins sévère, en raison des 35 premières minutes, qui m'ont réellement fait croire au retour tant attendu de Stone, avec la mobilisation des split screens, jusque dans la profondeur de champ, son montage chiadé, son sens de l'ellipse, ses éclairages merveilleux (la scène de réunion crépusculaire des banquiers). Et puis après, malheureusement, c'est un peu le naufrage, notamment cette fin épouvantable avec le retour du bon capitaliste/patriarcat cruel, mais bienveillant, qui fait la leçon aux jeunes avant d'assurer leur cohésion affective par sa présence rassurante... incompréhensible et, il faut bien l'admettre, assez dégueulasse. |
Ça se laisse regarder. Il y a des moments de film making assez sympa, d'autres un peu pompier (le montage post-twist qui fait à peu près aussi peu de sens que le twist lui-même), le récit est en effet confus dès qu'il touche aux hautes sphères et les acteurs ont une fortune inégale. J'ai trouvé LaBeouf moins imbuvable que d’habitude, mais quand même pas bon (à part peut-être au moment de la rupture, quand son moulin à parole soudain se brise), Douglas plus convainquant en family man qu'en requin et Mulligan délicieuse mais quand même souvent dans l'excès de minauderie dans les moments poignants. Brollin n'a pas vraiment de rôle à défendre et on se gratte la tête quand il perd la sienne... |