Devant le barrage de critique négative sur le film, je dois avouer que j'étais curieux de voir de quoi il en retournait... et c'est effectivement assez mauvais. Premier problème: le matériel de base est assez niais et très touffu vu qu'il s'agit de plusieurs saisons d'une série de dessins animés américains. Organiser et synthétiser ce matériel était une tâche difficile et c'est raté. C'est toujours niais, on sent les non-dits de façon intense et il y a des moments quasiment surréalistes où le récit fait 15 bons en avant en un montage et une voix off. Deuxième problème: Au-delà des problèmes structurels, le scénario a un gros problème avec l'écriture de ces dialogues. Parfois on frise le comique involontaire et ailleurs on mène les pauvres acteurs au carnage avec des répliques simplement imprononçables "You are the Avatar Ang". Troisième problème: Les acteurs auquel on n'a pas fait de cadeau sont aussi assez fallot et mauvais. Quand on voit le rôle titre avec son visage poupin et ses trop grandes dents on croit à un gag tant il n'a aucun charisme. A son crédit (et peut-être la raison de sa sélection pour le rôle) il a une certaine grâce, une fluidité dans sa gestuelle et il semble à l'aise dans les chorégraphies de combat et d'entraînement qui sont nombreuses. Dev "Slumdog Millionaire" Patel, lui, serre la machoir et grimace de bout en bout dans le rôle du prince très fâché. Il aurait peut-être fallu lui dire un truc quand même... En définitive, le seul qui tire son épingle du jeu (avec quelques seconds rôles quand même) c'est Aasif Mandvi, bien connu des fans du Daily Show, qui joue le salaud sarcastique de façon assez savoureuse. Il faut quand même dire qu'il a le seul personnage bien écrit du film. Quatrième problème: La réalisation est assez naze. Notre ami Shallamalec se vautre quand même assez régulièrement dans l'écriture de ses films, mais en général il y a toujours quelques belles séquence de film making à sauver. Ici... pas vraiment. Il fait bien des mega plans-séquences de la mort pour les scènes d'action, mais comme ils sont faits avec une caméra qui plane langoureusement au milieu des batailles, ça crée une distance qui tue toute intensité possible. Cinquième problème: Prévu pour être le premier d'une série de films, ce Last Airbender s'achève après une articulation narrative, mais au tiers de son histoire. Vu que ça à fait un four total, on n'en connaîtra sans doute jamais la fin! C'est pas forcément un drame. Pourquoi une étoile? Pour Aasif Mandvi, pour la nation du feu faite d'indiens en habits romains avec des machines à vapeur. C'est tout-à-fait original et ça fonctionne vachement bien. Pour une séquence finale avec une menace véritablement angoissante. Moi ça m'a pris au bide et j'imagine qu'en salle en 3D ça peut aussi être pas mal. A part ça, nature, technologie, mise à mort des dieux, yadda yadda... c'est pour notre ami Charles-Antoine tout ça! |
Cette fédération opportune de la Chine et de l'Inde sous une bannière très industrielle des maîtres du feu face à la force naturelle d'un jeune Blanc a en effet tout pour retenir mon attention... Mais l'ensemble est effectivement assez décevant, notamment en raison de la pauvreté des dialogues, des "plot holes" gigantesques et de la comparaison défavorable d'avec la série animée, qui, en réalité, est plus fine qu'il n'y paraît. D'un autre côté, je dois avouer que j'ai été assez séduit par la facture du film, ses cadrages, ses costumes, ses mouvements d'appareil et sa lenteur quasi poétique (certainement due à l'amateurisme complet de Shyamalan dans le registre de l'action). Et puis, pour les auteuristes forcenés, il y a qq références ludiques, comme avec Lady in the water and The Village. |