Bonne blague, Fred! J'ai simplement vraiment peu de temps...
Pour le dire vite donc, je suis sorti du film avec un sentiment assez mitigé. J'ai apprécié sa lenteur, ses cadrages, ses interprètes (Michael Lonsdale!), son rythme scandé par ses passages de messe. Et puis je suis plutôt sensible au discours œcuménique et à la dimension initiatique du film, une certaine idée de liberté liée à l'apprentissage de la mort qui prolonge intelligemment les réflexions de Beauvois dans N'oublie pas que tu vas mourir.
Mais je dois avouer que le côté, au fond, "bande de mecs" qui consent au sacrifice sans aucun autre motif qu'une forme de déterminisme théiste et de la solidarité masculine m'a particulièrement irrité. Sans parler de la sous-exploitation du contexte politique qui renvoie bien au soi-disant désintéressement de ces individualités regroupées. Et puis, j'ai eu l'impression d'un film à la fois sobre et pompeux, un peu à l'image de la scène où le personnage de Michael Lonsdale passe le Lac des Cygnes de Tchaïkovski. C'est un moment évidemment assez poignant et pourtant construit d'une façon tellement attendue, tellement déjà dans une forme d'auto-citation. Sans parler du fait que sa grandiloquence contribue en partie à occulter les motifs qu'on pourrait associer à leur décision.
Je suis donc sans doute un peu sévère, mais cela confirme pour moi que ces consensus cannois ne sont jamais un très bon signe. |