Film: Copie Conforme

Laurent () a dit:
Je ne sais pas trop quoi dire. Le film - le plus singulier jamais réalisé sur le couple? - est le plus souvent brillant… l'impression que Kiarostami est enfin de retour, une démonstration rare de jeu d'acteur (et de troublante beauté quadra). Mais par moments, j'ai senti une certaine gêne, un côté carte postale, deux-trois dialogues un poil plus faibles que les autres - je ne sais pas, bref il faudra en reparler.


Laurent () a dit:
L'insomnie m'a fait repenser à ce film, il y a décidément beaucoup de choses intéressantes là-dedans, sur la lumière (le refus des espaces clos), la multiplication des «fenêtres ouvertes sur le monde» - nous sommes en Toscane et l'on y parle explicitement de peinture renaissante. Etc.


Robert () a dit:
Un beau film à la trame minimale et à la forme complexe sur un couple qui essaie de faire renaître son amour pendant une journée. Parfois proche du grotesque le film nous fait rire et nous désarçonne plus d'une fois mais c'est le coeur serré qu'on le guitte. Un film qui hantera ceux qui traversent ce genre de questionnement

Jeu de Binoche passionnant et en même tant parfois à la limite du supportable dans sa théâtralisation, sa distanciation. Quand même étonnant que Cannes ait osé récompenser ce qui va totalement à l'encontre de l'idée de "performace d'actrice" généralement privilégié pour ce type de prix








Charles-Antoine () a dit:
2,5: un film étrange en effet, assez captivant dans sa tentative de rejouer la vie d'un couple sur une journée, plutôt séduisant dans la multiplicité de ses réseaux de significations, et qui pourrait très bien constituer le troisième volet "quadra" du diptyque minimaliste de Richard Linklater (Before Sunris/Before Sunset), que ce soit par le choix du mode déambulatoire, la variation dans le lieu de rencontre du couple (après Vienne et Paris: la Toscane), les différents tons adoptés, la longueur des plans ou l'embarras qu'on ressent à l'écoute de certains des propos échangés par les personnages.

Mais ce film aurait mérité d'être plus écrit, plus rigoureux dans la construction de son discours. On y voit quand même pas mal de facilités. Et puis le jeu de Binoche peine à me convaincre, même dans un registre de mise à distance. Mais ma perception est aussi un peu influencée par le point de vue de personnes qui ont travaillé sur le film. Par contre, William Schimell, sorte d'hybride entre Jeremy Irons et Yvan Attal, est troublant de magnétisme.

A méditer encore un peu sans doute.


Frederico () a dit:
C'est marrant que vous parliez de distanciation théâtrale alors qu'au contraire le jeu de Binoche semble son diamétral opposé. Improvisations tri-glotte, bafouillages, mots avalés, répétitions... On est proche d'une des thématiques du film: son interprétation est tellement brute de décoffrage, tellement "originale", qu'elle semble moins réaliste que la copie ébavurée qui est la norme de l'interprétation cinématographique. Schimell lui est tout en contrôle et en application et son personnage se reprend même quand il fait des erreurs dans son italien rudimentaire. Je ne pense pas que ça soit accidentel.

Sinon je rejoins Laurent dans ses louanges comme dans ses réserves (à part peut-être sur l'aspect carte postale) .