) a dit:| Un beau design costumes/décors (et pour cause: tout, mais tout, est fauché quelque part : le roi mutilé qui colle au cul de nos héros fait Uruk-Hai; les soldats d'Argos sortent de 300; les Nornes sont directement empruntées à Del Toro; et… le Kraken - seul monstre pourri – ressemble vraiment au Godzilla d'Emmerich), tout ça pour un récit de Persée décidément d'actualité (à part le Percy Machin Chose, il y a aussi, dans nos contrées helvétiques, la belle petite expo sur les cycles narratifs de Burne-Jones…) forcément intéressant, correctement structuré et développé, plutôt agréable à suivre, mais sans réelle puissance ni substance. Bref, c'est correct mais ça ne décolle jamais. Dommage. Problème dans les combats avec les monstres (crabes et scorpions géants; Méduse; Kraken) : une belle animation, de bonnes confrontations, mais un vrai problème de cadrages trop serrés. Du coup on a de la peine à apprécier les contrastes de proportions et on se demande s'il ne s'agit pas au fond d'éviter les choses trop compliquées à visualiser… (Attention, remarque vieux con: avec dix fois de moyens, Ray Harryhausen nous secouait nettement plus les mirettes). Sur les acteurs, nous sommes à la fois enchantés: les seconds rôles sont très attractivement campés (putain, ce Mads Mikkelsen, quelle gueule! + l'accorte Gemma Arterton - vraiment pas grand chose à jeter + les hilarants Ralph Fiennes en Prince Jean essouflé et Liam «Release The Kraken!» Neeson en Zeus revisité Wanderer du pauvre entre trois rochers de synthèse, bref, deux grands acteurs des îles britanniques heureusement pas encore trop figés dans leur odieux cachetonnage bloque-bastère; un Liam Cunningham de haut vol, capable de nous faire sourire, même avec les pires lines usinées; il y a même, enfin, le merveilleux Ashraf Barom (Kingdom, et rien que cette année: Lebanon et Agora), malheureusement sous-employé, comme beaucoup… Mais, par contre, notre héros est assez fade. Si Worthington s'avère poignant dans ses performances d'ancien soldat reboosté à la technologie (T4; les Smurfs), il n'est pas assez éphèbe et huileux pour oser incarner Persée, je suis désolé (sa voix Stallone est proprement ridicule…) |
) a dit:| La question en 2010 c'est: pourquoi aller (re)voir Persée combattre le Kraken, quand dans Gof of War III je peux être Kratos (qui a d'ailleurs fait du steak haché de Persée il y a trois ans dans l'épisode précédent) et combattre Poséidon depuis le dos de Gaia? |
) a dit:| Difficile pour moi de juger les qualités proprement filmiques de ce Clash, car j'ai eu le malheur de le voir en "3D" (cette appellation ne veut décidément rien dire, le cinéma a toujours été en ... 3D), la salle où je me suis rendu ne le donnant que dans ce format. Et donc, ainsi que la rumeur l'annonçait, le transfert est pourri, ne vous laissant qu'avec les deux principaux inconvénients du procédés (assombrissement de l'image, perte de l'ampleur du cadre), sans sa principale qualité (mise en RELIEF, renforcement de la profondeur de champ). En fait, il n'y a pratiquement pas de scène qui utilise le procédé, c'est l'arnaque complète (hormis peut-être deux plans de l'attaque finale et le combat avec la méduse). Voilà, reste pour moi qq morceaux de bravoure assez réussis, un score zimmerien bien bourrin et un cast plutôt attachant. |
) a dit:| Magnifique, ce passage de jeu! ça fait hyper envie de s'y mettre! Même si ce Poseidon (nettement plus classe que le malheureux Danny Huston, perdu comme toute la clique olympienne dans des arrières-plan, en tenue fag shiny à la Excalibur), est un poil loupion, non? Quant à ce que dit Charles-A., j'ai eu exactement le même sentiment avec Alice, surtout «assombrissement de l'image». Je me suis surpris à lever les lunettes pour vérifier que l'image était bel bien PLUS COLOREE que les tons franchement grisâtres offerts en 3-D. Dire que j'ai blâmé Pathé pour ne sortir ce Clash en vo qu'en 2D… |
| fred, est-ce que la violence contre les dieux sera aussi concernée par la nouvelle loi sur les jeux vidéo violents en préparation dans notre cher parlement ? |
) a dit:| Seulement quand il sont en forme humaine! Pour cette histoire d'assombrissement, il n'y a pas de miracle: que ça soit avec les lunettes à cristaux liquides ou les verres polarisés une moitié de la lumière va dans un oeil et l'autre moitié dans l'autre. Du coup il faut un bon écran qui restitue un maximum de lumière et un bon projecteur qui peut pousser l'intensité lumineuse pour contre-balancer la division par deux qu'implique la 3D. Du coup, un écran pas très propre, une ampoule vieillissante, un signal de synchronisation pour les lunettes à cristaux liquides légèrement décalé peuvent être autant de facteurs assombrissant. Vous remarquerez que la majorité de ces facteurs sont aussi valables pour les projections normales, mais leurs exigences en terme de luminosité étant plus basses, c'est rare d'avoir ce sentiment d'assombrissement. Je me souviens pourtant d'une séance tellement pénible de Minuit dans le jardin du bien et du mal au Palace 1 qu'elle m'avait fait ne plus mettre les pieds dans cette salle jusqu'à sa fermeture. |
) a dit:| Le Palace 1, EXACTEMENT! Je me souviens d'une discussion polémique à la sortie d'un film de Burton (Sleepy Hollow) avec la clique UNIL fin Nineties (la bande à Katia, en quelque sorte…) où je prétendais que c'était la projection qui était si SOMBRE et pas le film lui-même! |
) a dit:| Je suis d'accord avec Laurent pour dire que tout est fauché au niveau des costumes et des décors... mais dans deux des sens du terme! Non seulement ça vient d'ailleurs, mais en plus c'est vraiment à 2 balles. Il y a des trucs tout droit sorti de Tales of the Crypt quand ce n'est pas carrément de sentai japonais cheapos! Quand Persée affronte le roi cocufié au grimage latex qui gondole, il nous fait même une pirouette avec effet "je te coupe en deux avec mon épée de lumière" issue directement de X-Or (bon... Persée ne coupe pas le roi en deux...). J'ai été vraiment surpris par la laideur du film, mais on touche à un domaine qui ne m'est pas tellement familier et donc je me garderai bien de designer des coupables. Quand les robes de Io sont ratées, est-ce la faute à Lindy Hemming responsable des costumes où bien ne fait elle qu’exécuter les consignes des directeurs artistiques Patricio M. Farrell, James Foster et Troy Sizemore? Mais ce trio n'est-il pas inféodé au production designer Martin Laing? Et Louis Leterrier n'est-il pas celui qui a le dernier mot sur tout? Et je ne parle même pas des effets spéciaux digitaux. L'introduction, la méduse ou encore la pétrification du Kraken sont moins réussis que ce que fait God of War 3 en temps réel! Cela dit, l'intrigue classique se laisse suivre sans déplaisir, on comprend tout à fait que Persée soit près à suivre Gemma Arterton au bout du monde et j'ai trouvé qu'il y avait un truc pas mal avec le Kraken: le découpage rend sa morphologie absolument incompréhensible et du coup ça le transcende véritablement. C'est presque un effet littéraire. La créature est tellement inimaginable qu'elle est indescriptible et donc impossible à représenter. |