Film: Chloe

Charles-Antoine () a dit:
Que les soucis de coucherie et de vieillissement de cette upper middle class canadienne sont affligeants d'ennuis. Je n'ai pas vu "Nathalie", dont ce film est le remake, mais disons qu'il reste ici tout au plus le style académique mais soigné d'Atom Egoyan ainsi que le plaisir offert par la présence des interprètes, noatmment Julianne Moore et Liam Neeson. C'est maigre.


Laurent () a dit:
Après Adoration, Egoyan poursuit, sur un mode plus «commercial», son exploration chic et glacée (au sens du papier) des rapports entre la génération au pouvoir et celle qui suit, vivant à ses crochets tout en étant projetée dans un monde semi-virtuel. Film qui oscille entre du franchement déplaisant (voir supra, je suis) et de l'assez émouvant tout de même par moments (avant tout le formidable personnage-titre, une vraie folle, dont on peut regretter la réduction finale - mais est-elle jamais autre chose qu'un objet transitionnel - on aurait aimé la voir s'émanciper?).


Frederico () a dit:
Si le film est parfois un peu pataud (principalement avec le personnage du fils) et manipulateur (avec le personnage du mari), je trouve qu'il y a régulièrement une certaine finesse d'écriture et d'interprétation dans les rapports humains. Je pense en particulier au personnage de la femme, qui se sent exclue en voyant rire son mari ou qui ne sait si il faut l'embrasser ou non dans un rare moment de complicité, mais il y a des choses aussi comme le malentendu entre la femme et Chloe: la première demandant "Comment faites-vous?" - sous entendu, "pour séduire de la sorte" - et la seconde comprenant "Comment faites-vous?" - sous entendu, "pour supporter la prostitution".

Cela dit, Egoyan ne se foule pas trop à la mise en scène (quelques jolis emplois de l'espace mais aussi des contre-sens en terme de points de vue) et semble plutôt s'intéresser au travail des ses décorateurs et costumiers. De plus, si l'idée de base est intéressante, il y a un problème de structure dans le scénario: il faut attendre les neufs dixièmes du film pour découvrir sur quel pied on danse véritablement (la confrontation dans le café) et après il ne reste plus qu'un dixième pour raconter quelque chose avant de conclure. A mon goût il aurait fallu soit conclure sur la révélation, soit se donner plus de temps pour ne pas se retrouver avec ce qu'on a là: une fin bâclée qui dérape dans un registre hors de propos.

Un mot quand même sur Amanda Seyfried qui, face à des poids lourds comme Neeson et Moore, est très impressionnante autant en présence qu'en registre, qui plus est dans un rôle crucial et difficile à bien des niveaux.