Film: The Bad Lieutenant: Port of Call - New Orleans

Charles-Antoine () a dit:
Plutôt 3.5


Laurent () a dit:
Désopilant polar burlesque, avec un Nicolas Cage retrouvé («G»… «Ah !»), roue libre en flic camé revisité Klaus Kinski à Hollywood (oui, c’est le dernier Werner Herzog). La contamination progressive du film par la folie, perceptible par l’intégration de visions fantastiques (et humoristiques), d’une musique au tempo haletant, traverse jusqu’au corps de l’acteur, de plus en plus voûté, de plus en plus grimaçant, de plus en plus givré ! Putain quel tempo de malade! Rarement un film m’a autant donné l’envie de le revoir, aussitôt après ! Pour une fois, l’expression n’est pas galvaudée : ce film est tout simplement jou-is-sif ! «G»… «Ah !»


Robert () a dit:
pour ceux qui n'ont pas la chance d'être à Paris ça sort en DVD la semaine prochaine...


Frederico () a dit:
Sans cesse sur la corde raide entre le minable et le génial. Rapidement, les digues de la raison cèdent et le déferlement de bullshit emporte tout sur son passage, même nos pourtant légitimes réserves.

Une subsiste pourtant: la sous-utilisation du contexte post-Katrina. Sur ce sujet et sur la musique de New Orleans, 2 épisode de Treme de David Simmons sont déjà disponibles (anglais difficile par contre - argot, accent, avalanche de noms de quartiers).


Laurent () a dit:
Il faut reconnaître que le tout début est très étrange, presque raté… et que c'est à partir de la séquence du parking que quelque chose de bien taré se met en branle…


Frederico () a dit:
Pour moi c'est plus tardivement que ça c'est produit. Après le premier subjectif reptilien (crocodile) je me demandais ce que c'était cette merde, mais déjà la durée du plan, le bullshit assumé, revendiqué même, étonne. Au deuxième (iguanes), c'est tellement extrême qu'on ne peut être que conquis.


Laurent () a dit:
Ah mais non, la séquence du parking! La musique répétitive qui démarre, le point de vue depuis le pare-brise, rien que d'y repenser, je suis mort de rire.

Vite, revoir ce film!





Robert () a dit:
sur le paper un film qui réunit Cage, Kilmer (!) et Herzog à la Nouvelle Orléans dans un trip sous acide n'a en définitive rien improbable quand on connait les antécédants des protagonistes en question mais quand même...

le résultat est vraiment fascinant: une sorte de conte amoral hilarant sur le "bliss of evil" comme le dit Herzog qui peut faire penser à Wild at Heart dans un certain sens

A noter que le film est produit par Ed Pressman qui avait déjà produit le film moral éponyme de Ferrara ainsi que d'autres chef d'oeuvres comme Conan ou Phantom of the Paradise,...

je trouve pour ma part que le film fonctionne dès le début avec cette musique lancinante et cette scène de prison qui nous plonge litéralement dans le bain (à ce sujet le making of nous apprend qu'ils ont rempli le décor de plusieurs miliers de litres de café...décaféiné pour pas que ça tue le pauvre acteur qui devait y baigner)

une note sans doute un poil élevée mais à la hauteur de la superbe surprise réservée par ce film !




Vincent () a dit:
Je rejoins la plupart de vos commentaires. Ce film m'a sans cesse posé la question de la limite entre le génial et le raté, c'est assez fascinant. Je trouve même qu'il ne va pas assez loin dans le délire, il manque une ou deux séquences fantasmagoriques, pour enfoncer le clou, car tout ce qui touche au traitement disons "réaliste" de l'enquête plombe un peu le film, tant on comprend rapidement que là n'est pas l'intérêt du bidule. En même temps, cela sauve aussi le film de l'ennui que m'avait créé à la longue, par exemple, "Fear and loathing in Las Vegas"...
Le choix de Cage est particulièrement pertinent, pour jouer un type dont le dos est complètement raide... Sa haute stature rend le fait encore plus perceptible dans certains plans. Moins convaincu par son jeu "yeux de dingue", qu'on a vu et revu...
Comme vous, je trouve que le film met une bonne demi-heure à démarrer. Mais dès la séquence de parking, avec ce point de vue derrière le pare-brise et le long travelling, et ensuite l'apparition des reptiles sont toutes un must.
Séduit aussi par l'ancrage du film dans le genre du roman noir (sous acide). Le personnage joué par Cage est tout à fait dans la lignée des privés déglingués, enferrés dans une affaire à tiroirs, avec des embrouilles qui leur tombent dessus à la chaîne, et qui finissent par se résoudre toutes d'un seul coup comme par enchantement...
Ah, et la musique! elle est une des clés du film... peut-être une explication au fait que celui-ci ne bascule pas dans le ridicule le plus complet...


Jean-Luc () a dit:
2,5 un peu déçu