Piètre musical (chansons sans mélodie, ni entrain, usinées Andrew Lloyd Weber-style, numéros dénués de tout effet de progression rythmique ou esthétique, décor et chorégraphie réduits à l'essentiel ou plutôt à rien du tout), qui laisse la part belle à la réflexivité, à l'intertexte fellinien (mais à deux balles), aux affres égocentriques du créateur masculin face aux multiples facettes de l'identité féminine (mais loin de son hypotexte, qui alignait les caractères d'une manière moins strictement stéréotypée …) et qui oublie, au fond, de nous offrir du spectacle, de la danse, des corps qui s'expriment, etc. Mais cela fait longtemps que les musicals ne sont plus là pour servir le chant, la danse et transcrire à l'écran la grâce des performers humains (ici, comme dans Moulin Rouge ou dans Chicago, les acts sont immanquablement entrecoupés de passages dialogués, et les paroles des chansons - hérésie! - apportent des informations narratives très prosaïques : nous basculons donc, très temporairement et de manière incohérente, dans l'opérette…), tout cela pourrait certes se révéler fort intéressant, mais, comme le substrat musical comme l'imaginaire psychique sont des plus poussifs, j'ai assez souffert je dois dire. Maintenant, un film où Nicole Kidman (UNE SEULE séquence dialoguée…) incarne la muse absolue, où le plus grand acteur de sa génération parvient à faire tout de même quelque chose d'un rôle franchement pas féroce et, surtout, où une Penélope Cruz lascive en portes-jarretelles couine, hurle et écarte les jambes en scandant mon nom de famille, oui un tel film ne peut franchement pas être si détestable… |