Je bénis le ciel d’avoir eu récemment l’occasion de voir Dead Snow, vous savez le film de zombies S. S. norvégien estampillé Sundance (on se demande bien pourquoi cet honneur !) qui trône dans tout bon vidéo-club qui se respecte depuis l’hiver passé. Grâce à ce visionnage, je suis effectivement en mesure d’apprécier cette Horde co-réalisée par Yannick Dahan, le critique émérite qui officie notamment sur Cinémas Frisson pour une fort sympathique émission où il défend avec passion et l’assent du Sud le «film de genre», concept foireux dont on nous bassine à Paris depuis quelques années. Entre Dead Snow et La Horde, il y a toute la différence qui sépare une nullissime pochade aux airs bis ou Z fauchés (en dépit de son opportunisme pertinent et de son soi-disant statut de «film le plus cher jamais tourné en Norvège»), sous l’influence évidente du slasher contemporain post-Friday the 13th et un film de qualité qui respecte son client et son programme en forme d’hommage, tourné avec un certain sens plastique et rythmique, un amour explicitement droitier pour les personnages anarchistes et para-militaires (sans parler d’une vague posture discursive sur le foutoir des banlieues et les bêtes sauvages qui y évoluent), sous l’influence évidente de Romero. Bref, dans ses mauvais passages (surtout situés vers le début du film, une fois n’est pas coutume), on pense à Dobermann de Kounen, sans les grands angles je vous rassure ; dans ses bons moments, le film se hisse par contre au niveau du Dawn of the Dead de Zack Snyder, disons, en version franchouillarde avec dialogues à la San Antonio. Du bon travail, mais loin, malheureusement, de l’ambition artistique et de la recherche d’originalité qui avait animé, en son temps, un Christophe Gans, dans sa propre tentative de transposer le «film de genre» dans un contexte français. |