2,5 |
Après State of Play et le dernier Woody Allen, encore un duo vieux mentor/jeune fille «produit de notre époque de dégénérés», sauf qu'ici le héros est lui-même un produit, génération précédente, de ce même monde. La force de ce film émouvant et subtil, réalisé avec maîtrise, réside dans son exposition, brillante et jouissive, et dans sa solide conclusion sans compromis, après un détour moralisant-familial. Clooney est probablement l'auteur, sinon le plus brillant, du moins le plus cohérent des années 2000: Syriana, l'avant-dernier Coen, Michael Clayton: tous ces films nous renvoient vers une même réflexion désabusée sur les modalités du monde social contemporain… |
... "l'auteur"? ou "l'acteur"? |
J'imagine que Laurent dit "auteur" car Clooney est intimement lié à la production de ses films et donc à la sélection des scénarios et de leurs thèmes. D'une certaine façon, il est le rédacteur en chef de sa propre carrière d'acteur. |
Et oui, il y a bel et bien une «politique des acteurs» (Luc Moullet)! J'ai hésité avec «figure auctoriale» mais ça faisait trop linguiste. Pouet! |
Film important qui attaque de front plusieurs sujets majeurs avec une force, une maîtrise et une élégance assez stupéfiante. Autant au niveau du discours que de la forme. Ça m'a fait penser à Fast Food Nation (moins léché, mais thématiquement encore plus impressionnant) auquel j'avais mis quatre étoiles, mais ici, la conclusion anti-climatique me laisse quand même un peu sur ma faim (malgré la dernière chanson du générique, bande envoyée spontanément par un artiste dans les limbes, "up in the air", au réalisateur). |
ça a bien déprimé le relatif frequent flyer que je suis... dommage que le seul modèle qu'on présente pour survivre à cette société deshumanisée est la famille oui la famille c'est important, mais quid des amis ? ils sont tout aussi importants dans l'épanouissement des êtres selon moi |
Je suis d'accord, mais le film ne dit pas cela, non? La fin est plus ouverte, me semble-t-il… |
Elégant, rythmé, chiadé visuellement, bien dialogué, bien interprété... Et intéressant d'un point de vue thématique. Comme dans "I love you Philip Morris", c'est une comédie qui parle d'un homme en fuite... et dont l'identité semble éclatée... ou plutôt, son identité est celle de l'anonymat des chambres de Hilton, elle tient dans le fait de retrouver toujours les mêmes choses, les mêmes séquences d'actes, les mêmes interactions verbales stéréotypées (que ce soit le personnel des aéroports ou des gens virés). L'identité par la répétition... intrigant. |