A priori (je ne l'ai pas lu), la force du roman de Mordecai Richler vient d'une forme complexe, ludique et vertigineuse, l'ouvrage étant une auto-biographie confuse, pour cause d'Alzheimer, de Barney Panofski annotée par son fils. Pour en ajouter une couche, Panofski est l'alter-ego de Richler et le tout est donc un exercice d'auto-fiction en plus d'un jeu d'écriture. Transposé au cinéma, le récit perd cette dimension de décryptage. L'écriture de l'auto-biographie disparaît pour n'être que réminiscences entre deux coups de fil à l'Amour perdu. Du coup, tout cela est un peu plus lisse, un peu plus ronronnant que cela aurait pu être. Paul Giamatti est assez remarquable, mais se fait quand même voler la vedette par un truculent Dustin Hoffmann et par la grâce et la douceur qu’insuffle Rosamund Pike à son personnage. |